Spectacle "Scènes de la vie conjugale"

Spectacle "Scènes de la vie conjugale"

Scènes de la vie conjugale

d’après Ingmar Bergman

Avec Yves Flank et Marie-Line Schrotzenberger

Mise en scène : Marie-Line Schrotzenberger

L’histoire

Les dialogues quotidiens d'un couple presque parfait. L'ordinaire de la vie conjugale avant l'orage. Puis la vie tourne à l'ennui, la platitude tourne au drame. La plaie vive de la rupture, l'espoir vite déçu d'une vie nouvelle, la culpabilité et la violence font vivre à Johan et Marianne les plus difficiles moments de leur existence. C'est seulement bien plus tard, au terme d'un tumultueux parcours, qu'ils pourront s'avouer à eux -mêmes leur propre vérité.

Biographie de l’auteur

Ernst Ingmar Bergman est un metteur en scène de théâtre, scénariste et réalisateur de cinéma suédois, né à Uppsala le 14 juillet 1918 et mort le 30 juillet 2007 sur l'île de Fårö.

Il s'est imposé comme l'un des plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma en proposant une œuvre s'attachant à des thèmes métaphysiques(Le Septième Sceau), à l'introspection psychologique (Persona) ou familiale (Cris et chuchotements, Fanny et Alexandre) et à l'analyse des comportements du couple (Scènes de la vie conjugale). Il est le premier cinéaste à obtenir la Palme des Palmes au Festival de Cannes en 1997

La complexité des rapports humains est la thématique récurrente de son œuvre. Ses tentatives de scruter la condition humaine dans une atmosphère empreinte de tragédie lui ont valu d’être longtemps boudé par les suédois. Ses compatriotes sont même allés jusqu’à lui reprocher la réputation de névrosés qu’ils traînent. Mais Bergman n’a jamais délaissé sa compréhension grandiose de l’humain. Et la reconnaissance internationale a toujours été au rendez-vous. Il sera notamment le seul réalisateur à obtenir la Palme des Palmes au Festival de Cannes lors de l’édition 1997, année où il réalise et joue dans En présence d’un clown.

Tourner des films est pour lui plus qu’une vocation, c'est sa raison d’être: “Faire des films est pour moi un instinct, un besoin, comme celui de manger, de boire ou d’aimer”. Fasciné par les femmes, Ingmar Bergman prend un plaisir suprême à les filmer : Ingrid Bergman, Ulla Jacobsson, Liv Ullman, entre autres, connaîtront des heures de gloire sous sa direction.

Plus loin que la fascination pour les personnages féminins, Bergman, essaie de sonder les relations de couple. Trente ans après Scènes de la vie conjugale, il en tourne une "sorte" de suite avec sa muse Liv Ullman, Sarabande, sorti en 2003.

Notes de mise en scène

J’ai choisi de visiter le scénario du film de Bergman en le situant dans une maison ou un appartement et non sur une scène théâtrale.

Scènes de la vie conjugale est une pièce intimiste et la jouer en appartement m’est apparue comme une évidence.

Marianne et Johan se retrouvent dans ces intérieurs et s’en emparent pour donner à voir leur intimité. Les codes du théâtre vacillent. Les spectateurs sont avec Johan et Marianne dans leur cuisine, dans leur salon, comme s’ils avaient été invités et assistent impuissants, à une joute oratoire, à un match conjugal.

Avec ce dispositif, je veux forcer le théâtre à sortir de lui-même, à outrepasser son cadre. Il est bouleversé comme la vie de Johan et Marianne. Les spectateurs se sentent impliqués et le naturel des situations les renvoie non seulement à Johan et Marianne, mais à leur propre histoire, à l’éternelle histoire du couple.

Les comédiens font du langage de Bergman une respiration entière du corps. Le corps est leur support. On suit le sens dans la raideur des corps, dans leur effondrement, dans leurs courbes, dans leurs arrêts, dans la façon de se mouvoir. Le corps, le texte respirent. Ils emplissent l’espace. Chaque lieu impose une nouvelle scénographie à laquelle les comédiens s’adaptent.

Ils jouent avec la cuisine, le salon, la salle à manger, le hall d’entrée, les montées d’escaliers…Johan et Marianne s’écoutent, rattrapent les mots, se les renvoient puis c’est le silence et ça recommence…Un combat entre l’évier et le canapé.

Six tableaux de Edward Hopper, sont projetés, un pour chaque scène permettant un constant va et vient entre l’extérieur et l’intérieur, corrélation entre le dit et le non-dit, entre la vérité et le mensonge, entre l’amour et le désamour.

Bergman, Hopper, le couple que forment Johan et Marianne, une triangulation où chacun se fait écho pour constater la maladresse des êtres à se parler, à vaincre la solitude et à s’aimer.

En jouant Scènes de la vie conjugale en appartement avec l’éclairage de Hopper et la bande son de Alberto Iglésias, compositeur des films de Pedro Almodovar, j’ai voulu faire un plan rapproché sur les mystères du couple et par ricochet sur les mystères de l’existence.

Extrait

Marianne : ce n’est pas la faute des enfants si nous avons des difficultés financières parce que tu es parti avec une autre.

Johan : j’ai commis l’erreur de les mettre au monde, et depuis j’ai dépensé une fortune pour les entretenir. Ca suffit. Je refuse de jouer le rôle du père et je me donne la permission de détester les enfants autant qu’elles me détestent. Pourquoi serait-ce toujours à moi de faire le premier pas quand il s’agit de contact, d’amour et de tout le saint-frusquin. Non, je préfère jouer le rôle de tiroir caisse vivant.

Pourquoi ne dis-tu rien. Tu es fâchée ?

Marianne : je réfléchis.

Johan : tu réfléchis ?

Marianne : tu n’étais pas comme ça avant. Je veux dire pour ce qui touche aux enfants. Tu te rappelles ? Pourquoi est-ce que tout a tourné comme ça ? A quel moment ça s’est détraqué ? Quand est-ce que les enfants sont devenus indifférents avec toi ? Et quand as-tu commencé à éprouver de l’indifférence pour elles ? Où est donc passé tout cet amour, toute cette sollicitude ? Et toute cette joie ? Rappelle toi l’été où nous avons fait les côtes de la méditerranée dans ta vieille guimbarde ?

Fiche technique

Espace minimum nécessaire : une pièce à vivre pour 20 spectateurs soit un espace de 25 à 30 M2 et 1M2 par personne supplémentaire. La jauge peut être étendue à 30 personnes si le lieu le permet.

Espace conseillé : un appartement

Mobilier : un canapé, deux fauteuils, une table, deux chaises.

Matériel audio-visuel : une télévision, un lecteur de dvd, deux lecteurs de cd, un ordinateur, un vidéoprojecteur.

La troupe est autonome s’il n’y a pas ce matériel.

Eclairages et lumières : celles d’un appartement, éventuellement à recréer en extérieur.

Temps d’installation : 1h

Durée du spectacle : 2h

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